« Puis je me suis mis dehors, face au ciel en fête. Des étoiles et encore des étoiles, partout, trouant le noir de leurs pointes brillantes. Une mer mouchetée de fanaux qu’une nuit pleine de rêves venait d’allumer ; moi qui ne connais rien aux étoiles. À peine si je sais reconnaître la Grande Ourse et sa petite sœur. Mais est-il besoin de connaître le nom de la source qui abreuve pour être délivré de la soif ? Faut-il absolument savoir quelle main se tend pour se relever de sa chute ? La beauté se suffit à elle-même et se moque que tu saches la nommer. Ce qui l’intéresse, c’est toucher, caresser l’âme, éveiller à quelque chose qui dépasse… Peut-être pour que l’homme retrouve sa juste place, infime fourmi, goutte d’eau fragile de ce monde magnifique, de cette nature généreuse et implacable. Au-dessus de ma tête, les étoiles, les mortes et les vivantes, réunies dans leur intensité, ont allumé le ciel, comme un cadeau ».